Tenue de la Vina d'Inde du Sud |
La musique classique de l'Inde du sud se joue de nos jours pratiquement toujours assis sur le sol, les jambes croisées "en tailleur".
|
La Déesse Sarasvati d'après l'iconographie moderne |
Venkataramana Das Pantulu, de Vizianagaram |
La position verticale, dite "Urdhva", la caisse maintenue entre les jambes croisées et le manche dressé vers le haut, était encore de règle au début du siècle en Andhra Pradesh. Elle était aussi beaucoup pratiquée à Mysore à la fin du XIXème, et suivant toutes vraisemblances très répandue dans les autres états au milieu du siècle dernier. Karaikudi Subbarama Iyer, l'aîné des frères Karaikudi, fut l'un des derniers musiciens de renom à jouer la vina dans cette position. On la trouve toutefois encore pratiquée dans le contexte très particulier du culte et de la procession en l'honneur du Dieu Ranganatha au temple Srirangam, près de Tiruchirappalli (Tamil Nadu). Pour pouvoir suivre la procession les musiciens tiennent leur vina verticalement, accrochée à l'épaule par une sangle. | Les musiciens du temple de Srirangam, à Tiruchirappalli |
La tenue "horizontale" de l'instrument, dite "Sayana" est la seule réellement pratiquée de nos jours. La caisse repose sur le sol, au coté droit du musicien, et le manche est maintenu dans une position approximativement horizontale grâce à la calebasse dont il est pourvu et qui est posée sur son genou gauche. L'index et le majeur de la main gauche appuient les cordes sur les frettes et la main droite, reposant légèrement sur le bord de la table, pince les cordes mélodiques de l'index et du majeur, et les cordes de tala avec l'auriculaire. La table forme généralement un angle d'environ 45° avec le sol, et est donc orientée autant (sinon plus) vers l'instrumentiste que vers l'auditoire. Une variante de cette position a été pratiquée au début du siècle dans le Kerala, à la cour de Travancore, avec une tenue où la table était presque perpendiculaire au sol. Cette position devait sans doute favoriser la diffusion du son vers le public | K.P. Sivanandam, de l'école de Tanjore |
Un Tableau du prince Ravi Varma de Travancore |